Toxiques textiles

     Nos vêtements sont-ils dangereux pour la santé ? Drôle de question me direz-vous. Et pourtant, d'après plusieurs études, ce que nous portons pourrait contenir des produits chimiques nuisibles à notre santé et à l'environnement. Car sur les étiquettes des vêtements que nous achetons figurent la composition en tissus et des indications pour les laver et les repasser. Mais, tout comme l'industrie agroalimentaire, l'industrie textile use d'ajouts destinés à colorer, à rendre plus souples ou plus résistants nos vêtements. Les concentrations ne sont pas forcément élevées, mais, tout comme les additifs, l'effet cocktail peut être dommageable pour notre corps et pour l'environnement ( lorsque nous lavons, nous envoyons les substances dans l'eau).


Alors, que trouve-t-on dans les textiles ?

- des perturbateurs endocriniens :  les éthoxylates de nonylphénol ou les phtalates ( présents sur les inscriptions collées sur les textiles) ont des effets sur la fertilité et la croissance. Dans un rapport de Greenpeace de 2012, 63 % des textiles testés par l'organisation contenaient des éthoxylates de nonylphénol. Devant ce constat, plusieurs marques se sont engagés à les exclure de leurs vêtements ( Zara, Levi's). Pour les phtalates, l’ONG  a retrouvé dans certains vêtements pour enfants des taux 370 fois supérieurs aux limites autorisées.
Les retardateurs de flamme sont également des perturbateurs endocriniens. Surtout présents dans les meubles, téléviseurs ou ordinateurs, on en retrouve toutefois dans certains textiles.  Ils auraient un effet sur le développement du système nerveux (autisme, hyperactivité, déficit de l’attention, troubles du comportement…).

-le formaldéhyde est un composé irritant pouvant déclencher des eczémas et inflammations de la peau et accroître, à plus long terme, l'asthme ou les allergies ou favoriser le développement des cancers. Il est souvent présent dans les vêtements synthétiques les rendant infroissables, résistants et hydrofuges. Pour limiter les irritations, il est recommandé de laver ces tissus avant usage.

- le diméthylfumarate (DMF) est présent sous forme de sachets contenant des cristaux blancs dans les emballages ( de chaussures notamment). Utilisé pour leurs propriétés antifongiques, les sachets imprègnent régulièrement les produits, ce qui provoque des allergies cutanées parfois graves. Interdit en Europe depuis 2009, on le retrouve encore dans les produits importés. Régulièrement, des cas d'allergies à cette substance font d'ailleurs la une des actualités.

- les colorants sont aussi très souvent présents dans le textile et provoquent des allergies, des dommages au foie et aux reins voire à long terme des cancers.

- les nanoparticules sont enfin utilisées, notamment dans les vêtements de sport pour rendre les vêtements résistants à l’eau, au feu ou à l’abrasion ou  pour lutter contre les mauvaises odeurs ( tissus anti-transpiration).

Alors comment faire ? Vivre tout nu !
Je ne résiste pas à vous offrir l'une des scènes cultes de la série du Gendarme de St Tropez.



Plus sérieusement, n'étant pas nudiste et ne comptant pas le devenir, nous pouvons adopter quelques gestes permettant de limiter l'impact de ces substances toxiques :

-  privilégier les fibres naturelles et les labels écologiques ( même s'ils ne sont pas 100 % fiables)
-  éviter de porter trop de vêtements avec des inscriptions collées
-  faire attention aux tissus anti-odeurs, infroissables, imperméables
-  laver les vêtements neufs avant utilisation
- acheter des vêtements d'occasion. Déjà lavés de nombreuses fois, les toxiques seront moins présents.

Je vous laisse poursuivre la liste si vous avez d'autres pistes ...

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